Le Groupe Adéquat, acteur de la Tony Parker Adéquat Academy, accompagnera les académiciens jusqu’à l’obtention de leur premier job. Aussi, avec cette nouvelle rubrique « Parole de Sportif », retrouvez chaque mois l’interview d’un sportif de haut niveau qui nous confie son parcours, parfois escarpé, pour passer du sport au monde de l’entreprise.
Yohann Sangaré, depuis peu Manager Général de l’ASVEL Basket, nous raconte, tout sourire, son parcours de joueur : USA, Espagne, France, Italie pour terminer sa carrière au sein de l’ASVEL Basket, club depuis lequel il préparera sa reconversion, via le Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES) de Limoges.
Celui qui avait arrêté les études après le baccalauréat est retourné sur les bancs de l’école après quinze saisons sportives. Détermination, persévérance, travail… Yohann Sangaré a trouvé la recette qui l’a mené où il est aujourd’hui : diplômé de la formation « Manager général de club sportif professionnel » !
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Avant de devenir basketteur professionnel, aviez-vous envisagé un autre parcours que celui de sportif de haut niveau ?
« Non, pas vraiment. A partir du moment où j’ai décidé de devenir basketteur professionnel, je n’avais pas prévu de plan B. J’ai fait mes études aux États-Unis, j’ai donc forcément dû allier le scolaire et le sportif, sinon je ne pouvais pas jouer les matchs. Mais au final, c’est grâce au basket que j’ai continué jusqu’au bac et non l’inverse. »
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Avez-vous eu des regrets de ne pas avoir poursuivi vos études ?
« L’idée de reprendre les études est toujours restée dans un coin de ma tête… mais pendant ma carrière sportive, ce n’était pas facile. Alors quand j’ai eu l’opportunité de pouvoir le faire, j’ai même décidé d’arrêter le basket un peu plus tôt! »
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Comment s’est passée cette reconversion ?
« J’avais signé mon dernier contrat à l’ASVEL Basket pour trois ans, et il était prévu que je fasse ma reconversion au sein du club. J’ai postulé au CDES, où tous les deux ans, ils prennent deux basketteurs, alors quand j’ai su qu’ils m’acceptaient, j’ai arrêté ma carrière de basketteur et j’ai foncé ! »
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Le fait d’être accompagné dans votre reconversion, cela a été un vrai plus ?
« Oui ! Dans certains clubs, cela ne se passe pas comme ça… Et c’est pour cela aussi que le projet de la Tony Parker Adéquat Academy, où le projet professionnel hors sport est central, me parle. Parce que la reconversion, ce n’est pas forcément à 35 ou 40 ans, il y aussi des jeunes basketteurs qui ne deviennent pas professionnels et qui ont du mal à trouver leur voie. Certains pensent ne pas être capables de faire autre chose que du basket, alors qu’il suffirait qu’ils suivent une formation… »
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Pouvez-vous nous raconter une expérience marquante qui a eu une influence sur votre parcours ?
« S’il y a une chose que je retiens, c’est mon association, Giving Back, qui m’a permis d’être actif pendant ma carrière. Avoir commencé à m’intéresser à autre chose, manager des personnes, utiliser des outils informatiques qu’on n’utilise pas dans notre quotidien de basketteur… je pense que cela a été essentiel pour préparer ma transition. »
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Quel est l’atout majeur de passer du monde du sport à celui de l’entreprise ?
« Quand on a un entraîneur qui nous donne des directives, nous interpelle pendant les matchs, quand on sait travailler en équipe, ne pas se vexer, prendre les critiques comme des remarques constructives et ne pas se braquer, etc., ce sont autant d’atouts précieux pour le monde de l’entreprise. Avoir la motivation de la gagne, toujours être en compétition… Nous les sportifs, même en dehors du terrain, on a toujours envie d’être les meilleurs dans ce que l’on fait, parce qu’on a été formaté comme ça. Je pense que dans une entreprise, ça ne peut apporter que du bonus ! »
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Le conseil que vous donneriez aujourd’hui ?
« Tous les anciens joueurs ne sont pas obligés de devenir entraîneurs. Il y a des nouveaux postes et diplômes qui se développent, de général manager, stadium manager, d’encadrement et de management. Il ne faut pas se fixer de barrières et ne rester que dans le sportif pur. Il y a de plus en plus de personnes qui osent ! Et je pense que lorsque l’on est capable de se donner les moyens pour devenir basketteur professionnel, de se lever à 6h pour aller aux entraînements, courir, se donner, … on est capable de le faire aussi dans le monde du travail. »